Entre juillet 2024 et juin 2025, pas moins de 41 nouveaux groupes de ransomware ont émergé. Pour la première fois, le paysage mondial a compté plus de 60 gangs actifs simultanément.
Qu’est-ce qui alimente cette vague ? Les démantèlements par les forces de l’ordre de grands groupes de ransomware. Bien que nombre d’entre eux aient été couronnés de succès, ils ont eu des effets paradoxaux :
- Fragmentation : Les affiliés dispersés d’opérations démantelées créent rapidement leurs propres structures, réutilisant du code de ransomware divulgué, louant des malwares standardisés et abaissant les barrières d’entrée pour de nouveaux acteurs.
- Méfiance : Le milieu souterrain ressemble de plus en plus à un « Mexican standoff ». Les escroqueries à la sortie se multiplient, les affiliés revendent les mêmes données volées sur plusieurs sites de fuite, et des groupes rivaux s’attaquent entre eux. Cela engendre du chaos, mais aussi de la volatilité.
- Diffusion : L’équilibre des forces change. En 2022, les 10 principaux groupes de ransomware représentaient 69 % des attaques. Aujourd’hui, ils n’en représentent plus que 50 %, ce qui montre que le marché est beaucoup plus distribué et difficile à perturber via les stratégies classiques de démantèlement.
Le résultat est une économie criminelle à la fois plus chaotique, moins digne de confiance, mais plus résiliente. Les « méga-gangs » qui faisaient jadis la une ne sont plus la seule menace : des centaines de groupes plus petits et opportunistes opèrent désormais en parallèle, obligeant les défenseurs à se battre sur plusieurs fronts à la fois.
Pour les organisations, cela signifie :
- Une surface d’attaque élargie, avec des techniques plus variées et des cibles moins prévisibles.
- Les attaques de chaîne d’approvisionnement et l’extorsion de données ne sont plus concentrées entre quelques groupes, mais disséminées parmi une multitude d’acteurs.
- Les stratégies de défense traditionnelles doivent évoluer, en passant de la focalisation sur « les grands noms » à la construction d’une résilience face à un paysage de menaces distribué et industrialisé.
Chez ZENDATA, nous suivons en continu ces dynamiques. Le défi n’est plus seulement de « stopper le ransomware ». Il s’agit d’anticiper les effets en cascade d’une économie souterraine en mutation permanente et de garantir que les stratégies défensives évoluent aussi vite que les adversaires.
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